Petite histoire des produits de maquillage

Les premiers produits de maquillage étaient souvent naturels, mais pas toujours sans danger. Retour sur l’histoire des cosmétiques devenus incontournables, aujourd’hui réinventés par l’arrivée du maquillage bio, naturel et parfois vegan.

Des pierres précieuses jusqu’au rouge à lèvres bio

La plus ancienne utilisation d’un produit destiné à colorer les lèvres remonte à plus de 5 000 ans, sous la forme de pierres semi-précieuses broyées et mélangées à de la cire d’abeille.
Durant l’Égypte antique, on mixait des algues rouges avec du brome et de l’iode pour obtenir une teinte violacée… et un produit toxique. La légende raconte que Cléopâtre, elle, utilisait des cochenilles broyées avec des œufs de fourmis.
Quant aux femmes de la Grèce antique, elles optaient pour de la mûre écrasée, un rouge à lèvres bio avant l’heure !
Le premier rouge à lèvres solide est inventé au I^er siècle après J.-C. par le physicien arabe Abu Al-Qasim, surnommé Aboulcassis, sous la forme de bâtonnets parfumés.
Popularisé au XVI^e siècle, il mélange différents colorants naturels à de la cire ou de la graisse de bœuf.
Le premier bâton de rouge à lèvres Guerlain, à la fin du XIX^e siècle, utilise de la cire à bougies.
Au XX^e siècle, les colorants synthétiques révolutionnent la production alors que l’inventeur américain Maurice Lévy crée le fameux tube coulissant, en 1915.

Avant le mascara bio, la roche noire

Les origines du mascara dérivent du khôl. Le mélange à base d’antimoine broyé, une roche noire, est utilisé depuis l’Antiquité pour noircir les yeux. Cette poudre naturelle est d’ailleurs toujours utilisée par les femmes et les hommes arabes pour donner de la profondeur à leur regard.
Au fil des siècles, d’autres mélanges ont été testés, à base d’amandes calcinées dans l’Égypte antique, de pétales brûlés dans la Rome ancienne ou même de suie et de jus de baie de sureau au XIX^e siècle.
Le mascara tel qu’on le connaît aujourd’hui est inventé vers 1880 par le parfumeur franco-britannique Eugène Rimmel. Bien avant le mascara bio, il crée le premier cosmétique non toxique pour colorer les cils.
En 1917 apparaît le « cake mascara », un mascara solide à appliquer sur les cils à l’aide d’une brosse humidifiée.
Le mascara en tube avec applicateur est quant à lui créé en 1957 par Helena Rubinstein, déjà à l’origine du premier mascara waterproof en 1939 !

Fards égyptiens et ombres à paupières bio

Plébiscité dans l’Égypte antique, le fard à paupières avait pour rôle de protéger les yeux du soleil autant que de les embellir.
Tout aussi populaires à la Renaissance, les fards blancs et bleutés sont utilisés pour leur fonction esthétique, signe de noblesse.
Les découvertes scientifiques du XIX^e siècle font évoluer les produits avec des couleurs plus intenses et des textures sèches. Celles-ci sont toujours privilégiées pour les ombres à paupières et les ombres à paupières bio.

Un fond de teint pas toujours sain… ni bio !

Le fond de teint bio moderne découle de mélanges artisanaux destinés à blanchir la peau au fil des siècles : craie broyée dans la Grèce antique, blanc de céruse dans l’Empire romain, blanc d’œuf au Moyen Âge et jusqu’à un dangereux mélange de mercure, de nitrate d’argent et d’oxyde de zinc à l’époque victorienne.
Le premier fond de teint moderne apparaît sous forme de stick au XIX^e siècle, inventé par Ludwig Leichner.
L’apparition de textures plus légères permet sa démocratisation, mais c’est l’invention du fond de teint compact en poudre par Max Factor, dans les années 1930, qui en fait l’un des produits de maquillage les plus vendus au monde !

Des premiers essais parfois toxiques aux formules d’aujourd’hui sous contrôle, les cosmétiques ont évolué au fil des siècles, des modes et des découvertes. La tendance actuelle ? Des produits de maquillage bio ou vegan pour répondre aux envies de douceur et de naturalité.